jeudi 30 novembre 2017

Meurtres à Pékin - Peter May - Saga Beijing Tome 1

Présentation de l'éditeur ( Babel noir) - Policier
Traducteur : Ariane Bataille
Tome 1 de la Saga Beijing
Pékin, ville baignée de tradition mais avide de modernité, une société qui se rue dans le capitalisme moderne mais profondément marquée par le système communiste. Le cadavre carbonisé d'un homme est découvert un matin dans le parce. Le même jour, deux autres corps sans vie sont trouvés à deux endroits différents de la ville. Pour seul indice, un mégot de cigarette à côté de chacun des trois corps, comme une signature. Margaret Campbell, médecin légiste aux Etats-Unis, spécialisée dans les brûlés, qui se trouve à Pékin pour une série de conférences, va se voir embarquée malgré elle dans l'enquête de Li Yan, fraîchement promu commissaire. L'Américaine rigoureuse et le policier chinois, ironique et énigmatique, choisissent deux approches totalement différentes d'un même objectif. Deux mondes s'affrontent, mais devant la complexité d'une affaire qui cache un secret monstrueux, les deux investigateurs vont devoir taire leurs oppositions et unir leurs talents pour découvrir la vérité, fût-ce au péril de leur vie. Car si les lieux sont exotiques et chargés de traditions, les dangers, eux, sont bien du XXIe siècle menace des OGM et remous dans les milieux politiques. 


Après la trilogie écossaise que j’ai adoré à tout point de vue. J’ai trouvé déroutant de partir à l’opposé de ce pays sauvage et pluvieux ... la Chine, mais j’étais prête à faire des kilomètres, tant j’aime sa plume et ses personnages. J’ai cherché a savoir pourquoi la Chine et sa mini biographie en fin d’article vous permettra de comprendre ce choix ! Le cadre de cette lecture était tellement aux antipodes de l’Ecosse que ça m’a rebuté un peu au début, je ne suis pas particulièrement attirée par ce côté du globe, mais finalement découvrir la chine en ayant un aperçu de cette culture par le biais de ce roman a été une expérience très intéressante et motivante, je sais déjà que je continuerai cette saga "Beijing" qui compte 6 tomes en tout :
1 Meurtres à Pékin, 2 Le quatrième
sacrifice, 3 Les disparues de Shanghai , 4 Cadavres chinois à Houston, 5 Jeux mortels à Pékin et 6 L’éventreur de Pékin.

Nous suivons une jeune femme américaine, Margaret Campbell, légiste, spécialiste des grands brûlés, qui débarque à Pékin pour assurer des conférences à l’université de la sécurité publique. Comme elle, nous prenons contact avec cette culture très particulière, la première rencontre avec son futur partenaire est brutale, elle va donner le ton de leur future collaboration et le type de relation qu'ils vont entretenir. Li Yan, en effet, prend ses nouvelles fonctions de commissaire au département des affaires criminelles de Pékin, et très vite, on va suggérer leur collaboration. Il trouve des cadavres, elle les analyse, allant toujours un peu plus loin dans ses remarques, elle sera d'une aide sûre et ses déductions épateront Li Yan, homme de terrain avant tout. Même si la caricature est assez évidente entre l'américaine et le chinois avec un choc de civilisation inévitable, il n'en reste pas moins que leur humanité trouve du répondant, et pourra dénouer, sur la fin, les ficelles grossières de leurs différences.
Ils ne s'apprécient pas beaucoup au début, et le jeu du chat et de la souris durera suffisamment longtemps pour nous faire sourire et sentir monter la connivence entre eux, l'enquête va les rapprocher. L'arrogance de l'américaine s'étiolera face au regard du pudique chinois, toujours sur la réserve, jusqu'au moment où les préjugés vont  tomber pour laisser le désir poindre....

A côté de ces personnages attachants, (une petite mention spéciale pour l'oncle Yifu et sa sagesse) le deuxième point fort est le dépaysement de cette histoire, on imagine assez bien cette ville nébuleuse, encombrée de circulations incessantes et gelée dans ses traditions, on découvre en filigrane, une société encore terrorisée par la révolution culturelle et les séquelles sur un peuple obéissant et respectueux. La politique détient toujours le pouvoir, et l'auteur ne manque pas de nous rappeler des événements connus et les répercutions toujours pesantes sur la vie quotidienne des chinois. Il règle quelques comptes avec les multinationales qui, au risque de porter préjudice à la vie même des populations, n'hésitent pas à tester et à  faire consommer des "aberrations génétiques" ... La menace des OGM est là et l'enquête passionnante s'étoffe au fur et à mesure révélant des complots, des trahisons, et des émotions fortes surtout pour Li Yan qui va tomber de haut.

La plume est toujours aussi agréable et, le récit coule tout seul. Aucun temps mort pour ce duo de choc qui comptera parmi mes préférés.
Quand on pense que le seul indice est "un mégot retrouvé à proximité des cadavres"... c'est sans compter sur la perspicacité de l'auteur qui donne corps à une excellente histoire policière, la suite sera au programme de mes prochaines lectures.




"Peter May s'est fait un nom à la télévision britannique en créant et transcrivant les scénarios de séries télévisées, très prisées outre-Manche, telle que "Take the High Road" qui se déroule dans la magnifique region du Loch Lomond, en Ecosse.

Nommé, à 21 ans, "jeune journaliste de l'année", il a abandonné le journalisme lors de la publication de son premier roman, à l'âge de 26 ans. Le livre a été porté à l'écran pour la série "The Standard" sur la BBC à une heure de grande écoute.

A partir de ce moment-là, Peter May est devenu très connu, à la fois comme producteur, scénariste et réalisateur d'oeuvres dramatiques pour la télévision - plus de 1000 scénarios en 15 ans. Pour sa série "Squadron" (l'Escadron), il a réussi à persuader la RAF de lui fournir des avions et des pilotes. Pour "Machair" il a conduit une troupe de 70 comédiens et membres d'équipage jusqu'aux îles Hébrides, pour y tourner, en extérieur, 99 épisodes.

Toujours à la recherche d'un nouveau défi, il a quitté la télévision et l'Ecosse pour s'installer en France et retourner à ses premières amours: l'écriture de romans. Très vite il est parti en Chine, un pays qui le fascinait depuis longtemps, dans le but impensable de se faire ouvrir les portes de la police chinoise.

Il y est retourné chaque année, y séjournant chaque fois plusieurs mois. Grâce à un réseau de contacts extraordinaire, il est parvenu à se faire introduire dans les services de police chargés des homicides, et ceux des experts légistes, à Shangai comme à Pékin.

Très méticuleux sur ses recherches, il a fait une étude exhaustive des méthodes utilisées par les inspecteurs, la police scientifique, et les médecins légistes chinois. Il s’est ainsi fait de nombreux amis dans tous les milieux au cours de ses périples.

Il débute alors l'écriture de la série chinoise, six thrillers situés en Chine et mettant en scène Margaret Campbell, médecin légiste de Chicago, et Li Yan inspecteur de police. En reconnaissance de son travail, il a été nommé membre honoraire de l'association des écrivains de romans policiers chinois à la section de Pékin.

Peter May est en effet très minutieux dans la fiabilité de ses sources documentaires. Pour la trilogie écossaise, il s'inspire de ses différents séjours réalisés dans les années 1990, dans les îles Hébrides du Nord de l'Écosse. Les paysages et l'atmosphère le marquent profondément, au point de décider de lui consacrer une trilogie, cette fois-ci écossaise."
texte tiré de - http://www.ur-web.net/PeterMayFrancais/auteur.html - http://www.ur-web.net/FrenchHome/PMFrancais/accueil.html






mercredi 29 novembre 2017

Les mondes d'Animalia - les licornes et la menace du griffon - Lenia Major et Marianne Alexandre

Présentation de l'éditeur ( Playbac) - Fantasy jeunesse


Siria, Myrte, Aqua et Orion forment un groupe de quatre licornes aux pouvoirs singuliers. Quand elles s’arrêtent sur le chemin des vacances dans la Forêt Chantante, un lieu plein de légendes, un défi de taille les attend. Un griffon, endormi depuis des années, vient de se réveiller et menace l'équilibre de la forêt et ses habitants.

Aidées dans leur mission par l'espiègle lynx Pistil, parviendront-elles à libérer la forêt de la menace du griffon ?

Je remercie Babelio et PAYBAC éditions pour ce retour en enfance.


Bon là, pour ceux qui me connaissent un peu, je sens que vous allez me dire "Mais la licorne, elle est pas un peu tombée sur la tête" ... Et vous n'auriez peut-être pas complètement tort. Habituée à lire des policiers et des thrillers, j'ai souhaité mettre un peu de douceur dans mes lectures en regardant ce qui se faisait chez nos amis les bambinos, et c'est plutôt réussi comme expérience.
Il est certain que je vais en faire profiter mes petites cousines qui adorent les licornes ! ( eh oui ! elles aussi, comme quoi il n'y a pas d'âge ! )

Un beau livre objet, très joliment illustré par Marianne Alexandre, et une belle histoire empreinte d'une grande poésie, intercalée de quelques passages où l'action relance l'histoire et conserve auprès d'un jeune lectorat, un suspens modéré mais prenant. L'histoire est simple, mais il y a de belles inventions, et la légende de la création du griffon est une trouvaille sympathique. Comme dans toute fantasy, le thème de la magie est mise au service des meilleurs pour vaincre la méchanceté et la vilénie, et c'est donc aussi le fer de lance de cet épisode, et une fois de plus, les gentils risquent bien de gagner ...

Mis à part ce mélange d'animaux fantastiques, américains et africains, que j'ai trouvé un peu déroutant dans ce monde imaginaire, (C'est vrai que j'ai eu un peu mal à voir discutailler ensemble une licorne et un gorille... ) les événements conduisent assez rapidement à une fin heureuse, c'est concentré, et même si on aimerait un peu plus de précision sur ce monde, je reste persuadée que le jeune lecteur préférera des anecdotes et de l'action plutôt que trop de descriptions ( il aura bien le temps d'ailleurs plus tard avec certains classiques !) .

Les 4 licornes superbes et racées qui mènent la danse incarnent des idéaux, n'importe qui peut s'identifier facilement et elles sont assez caricaturés pour cela, ainsi nous avons Syria qui est le leader du groupe, courageuse et réfléchie, Myrte, la douce et timide licorne, Aqua, diplomate et pragmatique, et enfin Orion, seul mâle, brave et vaillant (je ne sais pas pourquoi, on s'imagine qu'une licorne s'est forcément une femelle ! voila qui remet les pendules à l'heure !)  

Pour finir, nous avons aussi derrière cette légende, des messages et une petite part éducative qui met en scène des animaux connus et leur associent des valeurs sociales fondamentales tout au long du roman : aider son voisin, l'union qui fait la force, l'amitié et l'amour, le courage, la vérité ... bref un petit condensé d'humanité pétri de bons sentiments mais qui est agréable à lire, même pour la vieille licorne que je suis ! Et à la veille des fêtes, ce charmant petit livre d'une centaine de pages pourra faire un très joli cadeau pour toutes nos petites têtes blondes, brunes ou rousses !



mercredi 15 novembre 2017

Am stram gram - M.J. Arlidge


Présentation de l'éditeur ( les escales noires) - Thriller -Policier
Traduction : Elodie Leplat

Deux jeunes gens sont enlevés et séquestrés au fond d'une piscine vide dont il est impossible de s'échapper. À côté d'eux, un pistolet chargé d'une unique balle et un téléphone portable avec suffisamment de batterie pour délivrer un terrible message : « Vous devez tuer pour vivre. » Les jours passent, la faim et la soif s'intensifient, l'angoisse monte. Jusqu'à l'issue fatale.
Les enlèvements se répètent. Ce sont les crimes les plus pervers auxquels le commandant Helen Grace ait été confrontée. Si elle n'avait pas parlé avec les survivants traumatisés, elle ne pourrait pas y croire.
Helen connaît les côtés sombres de la nature humaine, y compris la sienne ; pourtant, cette affaire et ces victimes apparemment sans lien entre elles la laissent perplexe. Rien ne sera plus terrifiant que la vérité.

Ce livre a été lu dans le cadre du comité polar de la médiathèque des Sables d’Olonne, j’avoue que je n’aurai sans doute pas choisi ce livre, à vrai dire je ne suis pas férue des lectures qui abordent le sujet de la séquestration et de l'enfermement excessif, je pense avoir atteint avec Karine Giebel, le top du top avec "le purgatoire des innocents" dans ce genre, et tout me parait assez fade et éculé depuis, dans ce registre.

La 4ème  de couverture nous révèle tout de suite le dilemme que va rencontrer l'équipe formée par le capitaine Fuller et le commandant Helen Grace, il faudra trouver un "serial Killer" qui cherche à faire passer des messages à travers des actes de violence sidérants, mais à qui ? et pourquoi ? son modus operandi : chercher des duos, amants, famille, amis, les séquestrer et les livrer à un choix vital, celui qui tue l'autre, vivra ! mais le rescapé pourra t il vivre sereinement dans l'ombre de son geste ? Ses victimes n'ont a priori aucun point commun, et quand celui-ci sera trouvé l'évidence apparaitra rapidement. 

C'est un début plutôt prometteur pour ce court roman !  Mais J'ai trouvé beaucoup de redondances dans le récit avec un déroulement des enlèvements trop similaires, un rituel qui devient vite répétitif alors que l'enquête n'avance pas vite. D'autre part, le rythme saccadé des chapitres très courts auraient pu donner du punch à l'intrigue mais j'ai trouvé au contraire que cela donnait trop de superficialité à l'affaire, on arrive très vite à la fin, et même si le coupable à l'esprit torturé reste crédible, il arrive un peu comme un cheveu sur la soupe sans préliminaire. Pour finir sur les critiques plutôt négatives, je dirai que l'écriture est assez pauvre, elle ne m'a pas permise de rentrer dans l'univers impitoyable du meurtrier, ni des victimes d'ailleurs. Je suis restée assez distante, sans ressentir beaucoup d'émotions. 
Je n'ai pas trouvé assez d'originalité dans ce récit, sauf peut-être la personnalité cachée de notre enquêtrice qui surprend, mais qui n'apporte rien et ne donne pas plus de charisme à son personnage un peu paumé, au contraire, on a du mal à la cerner par la suite. Reste le procédé inventif qui fait que le vrai meurtrier ne tue pas et laisse cette besogne à ses propres victimes !

Tout cela n'est pas très reluisant vous allez me dire, et je ne pense pas continuer la saga Helen Grace, l'histoire et les personnages ont manqué de densité pour moi, c'est assez glauque, mais l'ensemble se lit facilement et rapidement, parsemées de quelques petites scènes peu ragoûtantes qui, elles, resteront bien en mémoire !