mardi 30 mai 2017

Marie d'en haut - Agnes Ledig

Présentation de l'éditeur (pocket) - Histoire de vies

À trente ans, Marie a un caractère bien trempé et de la ressource. Lorsqu' Olivier, lieutenant de gendarmerie, débarque chez elle sans prévenir pour une enquête de routine, elle n'hésite pas à le ligoter pour lui faire comprendre explicitement qu'il n'est pas le bienvenu.
Mais cette carapace de femme forte dissimule ses fêlures. C'est grâce à Antoine, son meilleur ami, et Suzie, sa fille, que Marie trouve un sens à sa vie.
Et contre toute attente, Olivier va rejoindre le trio. Entre lui et Antoine, la guerre est déclarée. L'enjeu ? Le coeur de Marie.






A force d'en entendre parler, il faut bien qu'un jour l'aventure soit tentée. Déjà très intriguée par l’auteur et la longue queue devant son stand à Montaigu, je décidais de lire son premier court roman, il fut dévoré d’une seule traite, et je comprends mieux l'engouement pour cette femme. Elle écrit avec force et tendresse, délayant la tristesse dans la poésie et noyant la violence dans l'Amour. Quelle claque et quelle leçon d'humanité ! 

Je suis littéralement happée dès les premières pages, le style est vif, cru et va droit au but. L’auteur a choisit de nous livrer l’histoire de 4 personnages, Olivier, Marie, Antoine, Suzie, qui vivent les uns pour les autres, le uns avec les autres. Quatre vies marquées au fer rouge, chacune avec ses manques et ses souffrances, ils se réparent ensemble du mieux qu’ils peuvent, ils s'écoutent et s'aident. Cela donne des moments très intenses, et je me suis sentie très émue plusieurs fois par les situations décrites, elles sont concrètes et on peut aisément s'y retrouver au détour d'un passage. Beaucoup de thèmes sont abordés, l'auteure nous fait réfléchir, l'air de rien, sur des sujets qui nous touchent ou qui font notre quotidien : les relations parents-enfant, l'homosexualité, le regard des autres, notre vision de la mort, de la solitude, l'amitié, l'amour, la naissance des sentiments ... et encore tant d'autres. Et TOUT ça tient dans à peine 300 pages !


Le ton du livre est a souligner, sa conception aussi, l'écriture est simple mais directe et sans fioriture, comme je le disais plus haut, on va à l'essentiel et j'aime bien ce langage parlé qui nous ramène encore au vécu. La deuxième originalité est dans l'organisation des chapitres, chaque protagoniste vient chacun à son tour donner ou expliquer leur point de vue personnel sur ce qui se passe. C'est très vivant et ça nous permet de rentrer dans chaque conscience, le lecteur est alors plus que spectateur, il est dans la peau de chaque personnage, il voit a travers son regard, c'est instructif et drôle parfois !
Mon personnage préféré est Suzie. Une adorable gamine à qui l’auteure octroie des répliques hilarantes et l'entraîne dans des situations cocasses avec notre gendarme Olivier, c’est d’une franchise implacable, elle est drôle, perspicace et émouvante à la fois. 

extrait : Suzie parle à Olivier "- Je comprends que tu sois triste, alors. moi, mémé était déjà morte quand je suis née, alors je ne pouvais pas être triste, mais si maman mortait aujourd'hui, oh là là!
Et la façon dont Suzie me parlait de la mort, si simplement, m'a redonné envie de pleurer. Elle m'a observé quelques instants, avant de chercher un mouchoir dans son sac pour m'essuyer les joues. Et puis elle m'a chuchoté dans l'oreille
- Madeleine, c'est comme Jésus sur la croix, elle va revenir mais on l'a verra pas.
Les enfants, c'est la vie. "

 
Je pourrai en parler des heures de ce tout petit roman, plein de mots durs et tendres, de cette belle analyse des comportements et des sentiments, mais je vais vous laisser le découvrir, le seul bémol selon moi, ce sont les couvertures peu attirantes, mais tout est affaire de goût ! Le reste est parfait !

Agnès Ledig - Salon de Montaigu - Avril 2017

lundi 29 mai 2017

En ce moment chez la Licorne ... # 2


Bonjour à tous ceux qui passent par là ...
Le petit bilan de la semaine passée ... et les nouveautés

Grâce à C'era, qui m'a parlé de petit salon privé, ce sera donc dans le salon de Lili que je vous inviterai chaque semaine, et les ambiances du salon changeront souvent !



Alors mardi dernier, ce fut donc cinéma avec le roi Arthur, la légende d'Excalibur.



Ce film recueille autant de bonnes que de mauvaises critiques, j'ai pu me faire mon avis.
Dernièrement, j'ai vu "Agents très spéciaux" de Guy Ritchie que j'ai adoré et que je vous recommande mais pour cela il faut aimer les sujets traités avec un décalage certain. Pour celui-ci, je préfère vous avertir, le décalage est plus que présent ! Ne cherchez pas l'histoire avec un grand H, piochez plutôt dans l'héroïc fantasy et dans Game of thrones et vous aurez le ton du film. j'ai aimé, mais je comprends que ce ne soit pas du goût de tout le monde, il faut être détachée de l'histoire au sens stricte, c'est vraiment une interprétation du cinéaste, mais il s'appuie sur des faits connus et ce film recèle de mille trouvailles très originales pour expliquer ce qui est arrivé à Excalibur, l'histoire même du socle qui retient l'épée est superbement évoquée et mise en scène. Mais à côté de cela, l'épée détient un pouvoir a peine crédible, une vraie tornade, elle brise tout sur son passage ! Et ça, je vous le confirme "c'est pas possible du tout" et c'est le bémol de ce film, pour moi.
Pour le reste, c'est la magie des décors, de très bons acteurs, et des effets spéciaux à couper le souffle. Les créatures mythiques sont magnifiques, surprenantes et effroyables, pour celles qui n'aiment pas les reptiles et tout ce qui ondule vous serez servies ! ( ce fut mon cas).  Alors, ne vous y trompez pas, malgré un ton humoristique et dilettant chez certains personnages, l'ambiance reste assez sombre et glauque dans l'ensemble.
La musique qui oscille entre rock et musique traditionnelle celtique donnera le tempo à des combats énergiques et épiques, et pas trop sanguinolent ! c'est a noter et même surprenant pour ce style de film assez rude et crû.
Côté acteur, la palme revient à Eric Bana, magnifique Uther Pendragon, beaucoup de charisme. Arthur n'est pas spécialement attachant, il a le style viking, et sa physionomie classique de super héros ne surprend pas !  Le roi félon, fou et corrompu par la sorcellerie de Mordred est joué par un magnifique Jude Law, (une vraie crevure sous un joli minois !). Voilà donc une légende revisitée avec humour et audace ! De bons acteurs ! Le secret pour apprécier est d'oublier ses repères historiques et ses a priori  ! c'est un bon divertissement.


Cette semaine, ce sera sûrement "pirates des caraibes 5", pour le plaisir de retrouver Johnny Deep en pirate déjanté dans un univers qui m'émerveille à chaque fois, même s'il ne surprend plus !



• Je suis  dans "Port d'âmes" de Lionel Davoust, et j'aime beaucoup, une fantasy très douce et plutôt cérébrale, on navigue dans un univers très fouillé et bien décrit, il est question de vengeance, de complots, avec un héros balloté par ses sentiments qui devient un otage incontournable pour les forces en présence qui s'affrontent au coeur même de la cité Aniagrad ...  pour l'instant je me délecte de suivre Rhuys ap Kaledán, un héritier déchu et perdu ... A suivre 

• Demain, je metttrai en ligne ma chronique d'Agnès Ledig pour Marie d'en Haut ! 

• Reçu aujourd'hui, mon partenariat pour le masse critique, superbe petit livre illustré !


Voila la présentation de l'éditeur
Comment vivaient les Parisiens au XVIIIe siècle ? Comment se logeaient-ils, s'habillaient-ils, se nourrissaient-ils, se divertissaient-ils, loin des fastes de la vie de cour ? Et quel français, au juste, parlaient-ils ?

Grâce à cette nouvelle façon d'écrire l'histoire, dans un style baigné des odeurs, des bruits et des couleurs de la vie populaire de l'époque, Arlette Farge nous transporte dans un Paris méconnu. Ici, une lavandière des bords de Seine frappe son linge avec un battoir, là un cabaretier propose une chopine de vin pour trois sols.

Nous projetant dans notre réalité d'aujourd'hui, l'auteur décrit les lieux de sociabilité nés sur le pavé du XVIIIe siècle : les cafés, les restaurants, et raconte les émotions et les concepts qui ont façonné notre monde moderne : l'intimité, la séduction, l'opinion...

Ce livre est une plongée vertigineuse dans le dédale des rues de la capitale, ses lieux de vie bruyants, encombrés et envahis par les animaux, entrecoupés de majestueuses promenades : le Palais-Royal, les Tuileries, les Champs-Élysées, où se croisent alors toutes les classes sociales. C'est un envers du décor, qui nous livre une vision intime et humaine du XVIIIe siècle, à l'ombre des Lumières.




 

Pour la fête des mamans ! Une petite licorne vient agrandir ma collection, petit pot de fleur ! bises à toutes les mamans copinautes ! J'espère que vous avez été gâté ?



lundi 22 mai 2017

En ce moment chez la Licorne ... # 1

Bonjour à tous ceux qui passent par là,  et j'en profite pour remercier les habitué(e)s.

~ ෂ ෂ ෂ ~

Je vous propose un petit bilan de temps en temps, pas forcément hebdomadaire, mais je vais essayer de me tenir à ce petit rendez-vous en début de semaine,  je vous tiendrai un peu au parfum de mes lectures en cours ...

 ~ ෂ ෂ ෂ ~


Un week-end agréable en lecture après un début de semaine plutôt fastidieux ...
  ~ ෂ ෂ ෂ ~


... fastidieux avec les 15 premières vie d’Harry August  de Claire North, une lecture commune avec Zina, notre ressenti est assez conforme, et pas très bon dans l'ensemble.

Présentation de l'éditeur : Harry August se retrouve sur son lit de mort.
Une fois de plus.
Chaque fois qu’Harry décède, il naît de nouveau, au lieu et à la date exacts auxquels il est venu au monde la première fois, possédant tous les souvenirs des vies qu’il a déjà vécues. Peu importent ses actions ou ses choix, le processus est toujours le même. Harry ne sait comment ni pourquoi, seulement qu’il en existe d’autres comme lui.
Alors qu’arrive la fin de sa onzième vie, une petite fille apparaît à son chevet. « J’ai bien failli vous rater, Docteur August, dit-elle. Je dois vous transmettre un message, passé d’enfant à adulte, d’enfant à adulte, à travers des générations depuis mille ans dans le futur. Le voici : « Le monde se meurt, et nous ne pouvons rien y faire. À vous de jouer. » »
Voici l’incroyable histoire d’Harry August, de ce qu’il a fait, de ce qu’il va faire, et comment il va essayer de sauver un passé qu’il ne peut changer, et un futur qu’il ne peut accepter.


Cette lecture a été très vite indigeste, non à cause du sujet, car même si le thème de l’immortalité est assez récurrent, il intéresse toujours, et c’est vrai qu’en commençant ce roman, j’ai beaucoup pensé à la série FOREVER (qui entre parenthèse n’aura duré qu’une saison). Bref, le sujet est bizarrement traité et l’ensemble devient une sorte de journal intime ou cahier de souvenirs qui nous projette dans les différentes vies du héros mais sans vraiment de chronologie, nous sommes vite perdus. Le héros n’est guère attachant et j’ai trouvé dans un premier temps qu’il n’abordait pas le problème à la base, et passait vite sur les circonstances de ce don hors nature. Je ne vous parlerai pas des sociétés secrètes qui apparaissent de temps en temps dans le roman, et qui en savent beaucoup sur ces hommes qui revivent éternellement, un bon filon pour alimenter l'histoire mais pas exploité ou si peu ! … Mais je n’en dis pas plus… parce que je n’en sais pas plus non plus … et oui, au final on reste très spectateur … trop et pour cela, je n'ai pas apprécié cette lecture ! 


  ~ ෂ ෂ ෂ ~

• Marie d'en haut d'Agnès Ledig et les enchantements d'Ambremer de Pierre Pevel que j'ai fini dans le week-end m'ont donnés par contre beaucoup de plaisir,  même si les genres sont différents ! Je prépare des chroniques pour ces deux-là ! 

  ~ ෂ ෂ ෂ ~ 

A présent, je me lance dans "Port d'âmes" de Lionel Davoust, un auteur que je ne connais pas du tout, une lecture qu'il me tarde donc d'entreprendre pour faire honneur au "MOIS DE" de chez Book en Stock, ma librairie virtuelle tenue par deux petites dames charmantes  !  
  ~ ෂ ෂ ෂ ~

Et pour finir, petit détour ce week-end dans une brocante, et la PAL se trouve donc un peu plus haute de deux titres avec Sir Nigel d'Arthur Conan Doyle, suite de la compagnie blanche mais qui peut se lire indépendamment et les Manteaux de gloire de Sébastien De Castell, une fantasy qui me faisait bien envie quand elle est sortie. Et comme je trouvais certainement que je n'en avais pas assez à lire, je suis passée en coup de vent à la bibliothèque où j'ai pris le Coma des mortels de Maxime Chattam, que je n'ai pas encore lu !


Une chose est sûre, je ne vais pas manquer de lecture ! Bonne semaine sous le soleil !
Ah demain ! c'est séance cinéma avec le roi Arthur,  quelqu'un l'a t il déjà vu ? ...





jeudi 18 mai 2017

Remise des trophées et soirée de clôture du VENDEE GLOBE 2016

Samedi 13 Mai c'est la fête sur
le remblai des Sables d'Olonne.

Nous sommes beaucoup à être
venus saluer les skippers ...

 



Le deuxième : Alex Thomson, grand sourire pour HUGO BOSS  

 

Le grand vainqueur Armel Le Cléac’h pour Banque populaire

 

A côté d'Armel Le Cléac’h, Jean le cam brandit son trophée,
il est sixième de la course.

 

Le bus avec les navigateurs longe le remblai,
précédé de chars symbolisant
les 4 coins du monde.
Une très belle et bonne ambiance ! 

 


 

Le feu d'artifice en musique se prépare....
Il sera grandiose ...

 

 

QUELQUES CHIFFRES ET DATES POUR RAPPEL ....

• Le départ est donné le 6 novembre 2016 aux Sables-d'Olonne.

• Arrivée de Armel Le Cléac’h aux Sables-d'Olonne le 19 janvier 2017 à 16 h 37 min 46 s (heure française).

• 50 jours et 9 heures plus tard, le 11 mars 2017, la course se conclut avec l'arrivée de Sébastien Destremau 18e.

• 29 bateaux au départ, 18 à l’arrivée.


 

vendredi 12 mai 2017

Le roi se meurt - Ionesco

Présentation de l'éditeur  ( folio) - Théâtre

Pour expliquer le succès du Roi se meurt, on a dit que c'est un classique. Il montre l'homme ramené à sa condition fondamentale. Donc à l'angoisse devant la mort. Cet homme qui parle avec les accents du roi Lear est néanmoins notre contemporain. Il est tellement notre contemporain que son histoire - une existence qui a oublié ses limites - reflète exactement la célèbre « crise de la mort » qui secoue l'Europe de l'après-guerre. Le Roi se meurt n'est pourtant pas une pièce triste. D'abord, parce que l'humour n'y est pas absent. Ensuite, et surtout, parce que Ionesco propose les remèdes pour sortir de la crise. C'est également cela, une grande oeuvre classique, une leçon de dignité devant le destin.



 
Quelle bonne surprise cette pièce de théâtre ! ayant beaucoup pratiqué cet art en amateur, j'avoue pourtant ne pas être très attirée par la lecture de ce genre. Mais là, je me suis plongée dans cette pièce pour le challenge de Little-bit-dramatic et je n'ai levé le nez qu'à la dernière tirade. Quel texte et quelle mise en situation !  Ionesco, grand auteur roumain, casse avec force et brio les codes conventionnels du théâtre classique et nous apporte une note délirante et déjantée en abordant pourtant des thèmes profonds.

D'abord, pas d'acte, pas de scène, tout s'enchaîne, et sous la comédie, il fait naître la tragédie, car franchement l'histoire de ce roi Bérenger 1er qui est au seuil de sa mort, nous donne à réfléchir sur la vision d'un homme face à son plus grand tourment, d'abord il la refuse, puis peu à peu, il devra accepter l'impensable, l'inévitable, il perd la vie et le pouvoir, il perd tout...

extrait " Le roi - Quand elle est en danger de mort, la moindre fourmi se débat, elle est abandonnée, brusquement arrachée a sa collectivité. En elle aussi, tout l'univers s'éteint. Il n'est pas naturel de mourir, puisqu'on ne veut pas. Je veux être."

Chaque personnage au delà de son rôle apporte une symbolique à cette histoire, le roi c’est l’homme dans touts son humanité et son imperfection, ensuite, il y a ses deux femmes, La reine Marguerite, sa 1ère épouse, calculatrice et forte, elle raisonne,  puis Marie, sa 2ème épouse, plus douce et inquiète pour son roi, elle aime et enfin Juliette, la femme de ménage qui incarne le quotidien du roi, a qui il parle sans ambage. Enfin, pour compléter le tableau, on trouvera le médecin du roi confronté à l’impuissance de sa science et un garde, qui annonce les situations. 
Ce qui est remarquable, c'est que la mise en scène conserve un aspect très cérémonial comme il se doit dans une cour, et que les dialogues sont décalés et d'une légèreté étonnante parfois, dans un langage assez incongru... Cela donne une patte très moderne et démystifie le côté très mélancolique de la situation, rajouté à cela, nous avons des conversations qui paraissent naïves, on passe du coq à l'âne sans s'étonner, et franchement les réparties entre Marie et Marguerite sont excellentes !. Parfois même, le questionneur se répond lui-même en surenchérissant par d'autres questions, cette progression dans la langage est utilisée régulièrement et apporte un éclairage sur l'état d'esprit de celui qui parle.

extrait " Le roi - Je n'ai pas mal. Pourquoi aurais je mal ? si, un tout petit peu. Ce n'est rien ...

Les répliques paraissent simples, mais sont assez cinglantes et réalistes, elle dégagent beaucoup d'émotion et de vérité, malgré un habillage souvent ridicule. Il y a quelque chose de poétique et d'émouvant dans les sujets traités. Je ne connais pas bien le théâtre de l'absurde, mais je suis convaincue de son efficacité et retenterai l'expérience avec plaisir.

 
Le théâtre de l’absurde est un style de théâtre apparu au XXe siècle, à l'époque de la Seconde Guerre mondiale, qui se caractérise par une rupture totale par rapport aux genres plus classiques, tels que la tragédie ou la comédie. C'est un genre traitant fréquemment de l’absurdité de l’Homme et de la vie en général, celle-ci menant toujours à une fin tragique. L’origine de ce mouvement est sans conteste essentiellement liée à la chute de l’humanisme et au traumatisme causé par la Première Guerre mondiale. Ce mouvement littéraire s'est inspiré des surréalistes et des dadaïstes mais est radicalement opposé au réalisme.

Eugène Ionesco, Samuel Beckett, Arthur Adamov, Jean Genet sont parmi les auteurs de ces œuvres qui ont bouleversé les conventions du genre. Presque à la même époque, des auteurs de l'Europe de l'Est, hongrois, tchèques, polonais, bulgares, ukrainiens ou slovènes, créent également un nouveau théâtre jouant avec l'absurde et le grotesque.

L’absurdité des situations mais également la déstructuration du langage lui-même ont fait de ce style théâtral un mouvement dramatique à part entière. Ce type de théâtre montre une existence dénuée de signification mettant en scène la déraison du monde dans laquelle l’humanité se perd.

Théâtre de l'absurde. (2017, mars 14). Wikipédia, l'encyclopédie libre.

En 1961, Martin Esslin publie un essai où l’expression "théâtre de l’absurde" devient célèbre.


mardi 9 mai 2017

Petite soeur la mort - William Guy

Présentation de l'éditeur ( seuil) - Thriller
Traduction : Jean-paul Gratias

En 1982, David Binder, jeune auteur que son éditeur a convaincu d’écrire un roman de genre, s’installe avec sa femme – enceinte et réticente – et leur petite fille dans l’ancienne maison d’une famille de planteurs, à Beale Station, Tennessee. La demeure n’a pas bonne réputation : un fantôme cruel et facétieux en a tourmenté les occupants au début du XIXe siècle, persécutant plus particulièrement la jeune Virginia. Sur la propriété, la pierre tombale de Jacob Beale est éloquente : « 1785-1844. Torturé par un esprit. » Il semblerait que le fantôme ait été une dame, et qu’elle rôde encore dans les murs. Or David s’est laissé envoûter par le lieu… La vie quotidienne, et conjugale, des Binder va s’en ressentir, jusqu’au drame.

Le critique du Times a parfaitement résumé l’affaire : « Voici du gothique du Sud à son plus noir, imprégné d’atmosphère, étincelant d’éloquence, traversé d’éclairs d’un humour atroce.»
Né en octobre 1941 à Hohenwald, Tennessee, William Gay est mort le 23 février 2012 à Hohenwald, Tennessee. Dans l’intervalle, il a passé quatre ans dans la marine américaine, pendant la guerre du Vietnam, vécu quelque temps à New York, puis il est rentré au pays et a monté des cloisons de placo afin de nourrir sa famille. À la fin des années 1990, il a vendu ses premières nouvelles à des revues littéraires et a aussitôt été adoubé par ses pairs : Cormac McCarthy, Ron Rash, Barry Hannah, Tom Franklin et Donald Ray Pollock.

Merci à Babelio et au seuil pour m'avoir fait découvrir un roman de sa nouvelle collection  : le cadre noir.

 

Un bien étrange roman qui m’a happé dès les premières pages, l’histoire fait appel à de vieux fantômes qui sévissent dans un endroit tout à fait particulier, mais assez propice à ce genre d'évènements, imaginez une ferme perdue et abandonnée dans le fin fond du Tennessee, des écarts de températures important, on brule l'été et on gèle l'hiver, une végétation sèche avec quelques îlots de verdure où les crotales et les vipères pullulent ... et des grands chiens noirs qui apparaissent au détour des chemins pour disparaitre l'instant suivant... Bref de quoi vous faire frissonner !

Mais revenons au début de l'histoire ...


David Binder, jeune écrivain, se voit obligé d'écrire un roman « alimentaire » pour flirter avec le top des ventes, le roman Noir semble être dans l’air du temps ; David trouve enfin une idée en exploitant le filon de la maison maléfique, il se persuade qu' habiter une vieille demeure au passé mouvementé, lui fera venir l’inspiration et l'aidera à écrire plus vite ... prétexte un peu tiré par les cheveux pour sa famille, mais c'est aussi l'occasion de tenter un nouveau départ, d'autant que Binder va être papa pour la deuxième fois. Malgré les mises en garde de quelques personnes qui pensent le coin vraiment hanté, il décide quand même de louer cette vieille ferme abandonnée au passé sombre et violent.  L'écriture est longue à venir et finalement, l'écrivain va passer plus de temps à chercher des récits et des témoignages sur les occupants précédents. On va donc remonter à trois époques et sur plusieurs générations, en 1785, 1930 et en 1980, ces trois périodes se dévoilent sous forme de récits anecdotiques et vont éclairer le lecteur sur l'évolution de la malédiction subit par la famille Bell et Swan.


On comprend tout de suite que le personnage principal est cette demeure et ses alentours, ils dégagent des ondes malsaines et provoquent de véritables malaises. Notre jeune auteur est de plus en plus décontenancé par les lieux, en cherchant à en apprendre davantage, il dérive peu à peu dans un état dépressif, à la fois avec une certaine nonchalance et une violence cachée, ses proches s'inquiètent…
On ne peut s’empêcher de penser à Shining de Stanley Kubrick, le suspens et la peur sont là grâce à un cocktail de figures fantomatiques et d'apparitions animales. Et même si certains doutent de la véracité des événements, le surnaturel a sa place et les mécanismes d'écriture bien rôdés de l'auteur (du vrai) nous tiennent en haleine..


La densité de ce court roman revient surtout à l’atmosphère qui s’en dégage, elle est pesante et s’intensifie tout au long du roman. Le style est simple, on notera d’ailleurs que Mr Gay a souhaité que les dialogues soient sans aucune ponctuation et fassent partie intégrante de la prose. Cela ne facilite pas toujours la lecture, mais apporte une originalité au texte. Son choix est expliqué dans un avant propos intéressant, vous trouverez aussi une préface de l’écrivain Tom Franklin qui nous éclaire et nous donne quelques clefs pour la lecture de ce roman. Il nous prépare l'ambiance.


Une ambiance franchement bien rendue par un tas d’apparitions fantomatiques, mais le thème reste somme toute assez banal et le sujet éculé, en effet, la possession ou les histoires d'esprits vengeurs dans une maison hantée, nous ramènent à bon nombre d’histoires déjà lues et vues, il est bien traité ici, mais le petit bémol est que nous restions avec beaucoup d'interrogations, il nous manque des précisions sur ce qui déchaînent encore ces fameux esprits, et leur persistance a revenir perturber les nouveaux propriétaires, on reste trop dans l’observation, sans vraiment comprendre ce qu'ils attendent, enfin je dois bien reconnaitre que ça donne aussi un côté très crédible à l'histoire.

Je vous invite donc à vous faire votre opinion en découvrant ce petit coin de l'enfer où les forces en présence se moquent bien de nos frayeurs, et nous plongent, pour peu qu'on s'intéresse à leurs histoires, dans un perpétuel cauchemar  !

lundi 1 mai 2017

"Quelques instants de lecture" - Rendez vous proposé par MarieJuliet - Avril

LECTURES D'AVRIL  mises en images ....

Quelques instants de lecture est un rendez-vous mensuel, 

proposé sur le blog de MarieJuliet, qui se tient le 1er jour de chaque mois.

Son objectif est de partager nos photos de livres,
de moments de lecture, du mois passé, mises en scène. 



Un mois fructueux en émotion avec ces lectures....