mardi 30 septembre 2014

René Manzor - Celui dont le nom n'est plus

Présentaion de l'éditeur ( Kero) - Thriller

Londres, au petit matin. Sur une table de cuisine, un homme vidé de ses organes. Devant une vieille dame sous le choc, l’inspecteur McKenna a sa mine des mauvais jours. Pourquoi cette femme à la vie exemplaire a-t-elle massacré l’homme qu’elle a élevé comme son fils ? Ça n’a aucun sens. Pourtant, tout l’accuse. Deux jours après, ça recommence. Un homme tué de façon similaire par la personne qui l’aime le plus au monde. Toutes les vingt-quatre heures, un nouveau supplicié. Tous ces meurtres ont comme point commun des présumés coupables éplorés et une épitaphe en lettres de sang où l’on peut lire : Puissent ces sacrifices apaiser l’âme de Celui dont le Nom n’est plus. Trois destins vont se lier autour de ces meurtres incompréhensibles. McKenna, flic irlandais, père de quatre garçons, veuf depuis un an et fou de chagrin. Dahlia Rhymes, criminologue américaine, spécialiste en meurtre rituel et satanique, désignée pour comprendre les ressorts des assassins. Nils Blake, avocat qui a rangé sa robe, mais remonte au créneau pour défendre ces coupables pas comme les autres. Trois destins, et trois vies détournées à jamais de leur cours.

Pour ma première participation à mon propre challenge, j'ai mis la barre assez haute avec un excellent thriller d'un auteur que je ne connaissais pas du tout mais qui va gagner à être connu s'il peaufine son style et ses histoires. 

Si je devais le ranger dans mon top des auteurs, je dirai qu'il pourrait se glisser entre Chattam et Thilliez … pas n'importe qui donc ! Un beau panel d'auteurs français … 

Une quatrième de couverture qui dévoile bien l'intrigue, et les premiers faits de l'histoire sont largement narrés, un peu trop à mon goût. 

On accroche très rapidement à l'histoire car on est tout de suite dans le bain et que le mode opératoire du serial killer est pour une fois très original et pour ma part ne correspond en rien à ce que j'ai déjà lu, l'intrigue surprend, voyez plutôt, les victimes sont trucidés, éviscérées par le plus proche de leurs parents ou amis … Impensable, voire inimaginable, à moins bien sûr, qu'ils aient perdu le contrôle de leur cerveau et de leur corps … 

Et ça, c'est tout le travail de notre duo de choc, l'inspecteur McKenna et l'agent Rhymes, de trouver la motivation et la façon de procéder de notre tueur exotique pour l'interpeller ! 

Le duo fonctionne bien (il en rappelle d'autres…), deux êtres malmenés par la vie qui trouvent dans leurs fonctions de quoi s'épanouir pour oublier le reste, chacun transporte son fardeau, une enfance douloureuse pour elle, et la perte d'un être cher pour lui ! Leur conscience se verra ébranlée par les événements qui vont arriver, et nous découvrirons des âmes bien plus torturées et fragiles qu'il n'y parait, je pense à McKenna, qui est un personnage émouvant et qui m'a le plus interpellé pendant le récit, il se dévoile au fur et à mesure, et nous réserve bien des surprises ! L'agent Dalhia Rhymes, jeune femme brillante à l'esprit vif est également étonnante, elle va vivre un retour aux sentiments, ce qu'elle croyait banni de son vocabulaire. 
Nils, un troisième larron viendra compléter ce trio, il va s'occuper de défendre les victimes en tant qu'avocat, mais il ne sait pas encore à quel point il va être "au coeur " de l'action ! 

La fragilité et la psychologie des personnages sont une pièce maitresse et forte du livre, on y découvre les facettes de tous les personnages y compris celles du coupable, et chacun est presque mis sur un pied d'égalité quand à ses blessures, ses souffrances. C'est aussi un bel hymne à l'amour d'une certaine façon ... 

Il est difficile de parler de l'intrigue sans trop en dévoiler, sachez que malgré de "petits côtés déjà vu", on ne s'ennuie pas un instant, que les émotions et les rebondissements vont crescendos, que les amateurs d'ésotérisme, d'égyptologie et de légendes antiques y trouveront leurs comptes (un petit côté " le retour de la momie"), et que le milieu hospitalier regorge toujours autant de détraqués (j'ai remarqué que dans bon nombre de thrillers, beaucoup de psychopathes travaillent en milieu hospitalier, pas vous ?…). On y découvre que la manipulation par l'hypnose peut faire beaucoup de bien … ou de mal …. Tout dépend du projet qui anime l'éxécutant … J'avoue que la motivation du tueur est recevable, la façon d'y arriver est original mais assez alambiquée, mais je n'ai pas été complètement convaincue par la crédibilité du résultat, un tueur intelligent qui se fourvoie à ce point en essayant de réaliser l'impensable, ce n'est pas très cohérent … Mais il est vrai aussi que la folie et l'amour rendent aveugle …. 

Il ne vous reste plus qu'à découvrir cette intrigue à votre tour, l'avis de Dup de Bookenstock m'a beaucoup encouragé à lire ce roman, le voici ICI




lundi 22 septembre 2014

L'affaire de Road Hill House - Kate Summerscale

Présentation de l'éditeur (10/18) - Témoignages
Traduction : Eric Chédaille

Au cours de l'été 1860, un fait divers atroce bouleverse l'Angleterre, déclenchant à travers tout le pays une hystérie médiatique sans précédent. Qui a tué le jeune Saville Kent, trois ans, dernier-né d'une famille de respectables bourgeois de la campagne anglaise ? Parmi les membres de la famille, chacun semble coupable car chacun a quelque chose à cacher. Immédiatement, les journaux s'emparent de l'affaire, et l'enquête, menée par Jack Whicher, célèbre détective de Scotland Yard, dévoile à tout le pays l'intimité d'une famille au-dessus de tous soupçons. Récit d'un scandale, acte de naissance du pouvoir de la presse, mais aussi du roman policier anglais, L'Affaire de Road Hill House est avant tout une histoire aussi vraie que captivante...

Un livre assez surprenant qui nous dévoile sous forme d'un roman construit solidement, un véritable témoignage de l'horrible affaire de Road Hill House où la découverte d'un très jeune enfant, tué atrocement, met en effervescence tout un pays… 
Le travail soigné et les recherches poussées de Mme Summerscale révéle une grande maitrise de l'affaire, une affaire qui est le préambule à bon nombre de nouveautés et nous façonne un portrait de l'Angleterre victorienne des années 1860, assez passionnant et en pleine restructuration. Elle nous démontre avec intérêt que l'histoire morbide de ce petit Saville Kent engendre une nouvelle façon d'enquêter et donne aussi ses lettres de noblesse aux premières méthodes d'investigation de Scotland Yard en la personne de l'inspecteur Jack Whicher et aux écrivains du moment, emprunts de sensations fortes comme Henry James, Charles dickens ou encore Mary Elizabeth Braddon. 
Cet événement déclenchera chez ces écrivains de talents des histoires incroyables qui enflammeront les lecteurs, la presse s'en mêle et monte des scénarios cocasses ou improbables pour découvrir le coupable ! Sous cette agitation contre nature, le premier roman policier naîtra sous la plume de Wilkie Collins avec notamment La pierre de lune, très vite d'autres suivront.... Le peuple aussi se passionne pour ces histoires ténébreuses et glauques qui font frémir et qui donneront de beaux jours à Jack l'éventreur … 

Avec ce livre, on découvre l'affaire minute par minute, la reconstitution est si bien menée qu'on se prend très vite au jeu du chat et de la souris. Comment peux t-on étrangler, vider de son sang un enfant de 4 ans à peine, le laisser pour mort dans la fosse des latrines … Bah ! … Abjecte et sans équivoque, c'est l'oeuvre d'un habitant de la maisonnée, c'est certain ! Mais qui ? 

A travers l'enquête, les procès, les doutes et les incertitudes de chacun, Kate Summerscale, construits les portraits de chaque suspect, et la famille proche est fortement mise à contribution, un véritable tableau de moeurs et chacun y contribue avec son lot de mensonges ou de vérités cachés.

Quelques passages sont peut-être un peu long car bien sûr, on a très envie de savoir qui est le coupable, car si notre inspecteur use de tous les stratagèmes pour éclaircir l'affaire, il se retrouve vite acculé dans une impasse sans preuve incontestable, et nous passons avec lui en revue toutes les déductions possibles…. Et le coupable, vous le verrez, a des mobiles assez plausibles, même si bien sûr, rien ne peut pardonner ou expliquer le meurtre d'un enfant innocent … RIEN ...et surtout pas une histoire de vengeance... Je vous laisse vous imprégner de cette époque et de ses moeurs, si le coeur vous en dit, c'est très bien décrit, au point qu'on s'y croirait...
Quand le sordide rejoint la réalité, ça fait peur ! et cette histoire reste d'actualité malheureusement ! A découvrir !

jeudi 4 septembre 2014

Je reviens fin septembre ...


Pour le challenge, déposez vos chroniques 
dans l'onglet correspondant 
que vous trouverez dans le menu. 
Je m'en occuperais dès mon retour ! 
Bonnes lectures à toutes et à bientôt ...

mardi 2 septembre 2014

Mordre le bouclier - Justine Niogret

Présentation de l'éditeur ( j'ai lu) - Fantasy

PRIX UTOPIALES EUROPÉEN 2012
PRIX ELBAKIN 2012 du meilleur roman de Fantasy

Pour détourner Chien des sombres pensées qui l'animent depuis qu'elle a perdu la plupart de ses doigts, Bréhyr entraîne la guerrière dans sa propre quête de vengeance. Sa prochaine victime compte parmi les croisés partis libérer la Terre Sainte. En remontant la piste de merde et de sang laissée derrière elles par ces hordes de chevaliers désargentés, les deux femmes croiseront la route de Saint Roses, un homme de bien brisé par le siège de Jérusalem et des horreurs qu'il y a vues, et celle de la Petite, qui n'a confiance qu'en son arbalète.

Justine Niogret a trouvé un magnifique chroniqueur en la personne de Mr J.P Jaworski, la préface nous dépeint en effet tous les attraits de ce livre. 

Un titre surprenant … qui rappelle quelques coutumes barbares et qui donne le ton ! 

Modestement, je tenterai à mon tour de vous parler de mon ressenti. Comme pour le premier tome, on retrouve avec bonheur, le ton cassant, râpeux et propre à Justine, quand j'ai eu le plaisir de me faire dédicacer son premier livre CHIEN DU HEAUME, et que je revois dans ma mémoire, son joli minois délicat… J'ai beaucoup de mal à croire que ce langage crû et sans concession, sort de cette frêle et gentille personne … et pourtant … 

J'adore ce style, mais il épuise les nerfs et notre imagination par sa densité et sa puissance, pour cela j'ai apprécié la conception du roman court. 

Nous retrouvons CHIEN, salement cabossée, handicapée physiquement et moralement avec la perte de son ami et de ses doigts. Bréhyr, guerrière bravache débarque dans la vie de Chien et l'entraîne dans son sillon, lui donnant des sujets de réflexion pour l'occuper et la soigner de ces malheurs. Des personnages toujours aussi torturés que dans le tome 1, mais dont la complexité s'intensifie, l'auteur les fait évoluer et leur donne une certaine maturité. 

Chien ne veut pas tomber dans la folie de son père, et son prénom qu'elle cherche à connaître, ne lui ira jamais aussi bien que celui qu'elle porte. CHIEN, qui va suivre l'ombre de Bréhyr et qui tourne en rond dans sa douce folie de vengeance et de violence. Les deux femmes feront chemin ensembles, et se sont fixées des quêtes assez improbables, trouver et comprendre son passé pour l'une et mettre la main sur un assassin pour l'autre, en l'attendant dans un hypothétique passage ... 

Bréhyr qui mène la danse dans ce tome, m'a beaucoup fait penser à Brienne dans le trône de fer, même force de caractère au physique fort et peu avantageux, un personnage infatigable qui avance toujours avec Chien à ses basques. Quel étrange duo ! On ne ressent pas d'émotion, ni de sentiment entre elles, elles veillent pourtant l'une sur l'autre sans plus de familiarité. 

J'ai lu ce livre d'une seule traite, je me suis plongée dans le passé, et les méandres de la psychologie de Chien et de Bréhyr, et c'est assez prenant, on souffre à leurs côtés, physiquement et moralement. Justine Niogret a dépassé la dureté quotidienne et donne des sens plus profonds et plus "philosophiques" aux attentes de nos deux guerrières. 

Des passages très marquants dans la violence ou la douceur, comme la rencontre avec la mère de Chien, qui donnent lieu à des dialogues choquants et durs, d'autres, au contraire, sont empreints de douceur et d'écoute avec la rencontre de St Roses, un jeune et beau croisé… Le besoin de parler et de connaitre l'autre donnent des ouvertures sur des récits assez poignants, et on notera celui de St Roses qui raconte sa croisade. 

J'ai beaucoup de mal à classer ce roman en fantasy, mises à part quelques lueurs assez magiques, je dirai d'ailleurs plutôt oniriques, je n'ai ressenti que de l'histoire vécue dans la grande Histoire. Bien qu'il manque des repères de dates et de lieux, on est à l'époque des croisades, et on se sent parfaitement intégré dans notre plus plus sombre moyen-âge, c'est assez criant de vérité … 

Comme pour le tome 1, vous trouverez un lexique en fin d'ouvrage sur le ton plaisant de la rigolade, il sera bienvenu pour soulager les dernières minutes du roman pleines d'émotion et d'intensité.

J'ai fini cette lecture sur un grand soupir, me voilà de nouveau séparée d'héroïnes très attachantes, une fin ou l'on se dit aussi " tout ça, pour ça !" …. Mais je vous laisse le soin de découvrir cette auteure française et talentueuse, et elles ne sont pas si nombreuses que ça dans ce genre….




lundi 1 septembre 2014

Ouverture de la cession Thriller-Policier pour septembre-octobre !


Je vous souhaite de belles lectures de policiers ou thrillers tout au long de ses deux mois, 
les liens de vos chroniques pourront être déposés sur le blog dans les commentaires de l'onglet crée à cet effet, ou sur LA (évitez de doublonner) 
Je les mettrai à jour sur les deux supports. 

Vous avez donc jusqu'au 31 octobre pour lire et chroniquer 1, 2 , ou 3 thrillers-policiers selon la catégorie choisie, je ne prolongerais pas les délais 
 car nous enchaînerons avec une cession Fantasy de deux mois. 

Absente pour causes de vacances ( bien méritées ! si…si ) deux semaines en septembre,
 je serais moins disponible mais vos chroniques seront lues et mises à jour dès mon retour ! 

D'ailleurs j'en profite pour vous encourager à aller lire les chroniques des unes et des autres et que nous puissions en parler pour que ce challenge soit un vrai partage ! 

Excellentes découvertes !